Les anticoagulants appartiennent à une des familles thérapeutiques qui a le plus évolué depuis 5 ans. La mise sur le marché des AOD (anticoagulants oraux d’action directe) ne doit pas faire oublier d’autres évolutions thérapeutiques comme celles du traitement des risques thromboemboliques par les HBPM lors d’un cancer. Il reste parfois compliqué de différencier entre eux les différents anticoagulants qu’il faut bien distinguer des antiagrégants.
Les anticoagulants
A contrario des anticoagulants, les antiagrégants agissent uniquement sur la première phase de l’hémostase : l’agrégation plaquettaire . Les anticoagulants interviennent pour leur part de façon indirecte (AVK) ou directe (AOD, héparines ou analogues…) sur les facteurs de coagulation et la deuxième phase de l’hémostase. Ils sont à administrer soit par voie injectable (héparines par exemple) soit per os.
Alors que les antiagrégants ont une action préventive dans des pathologies à risque artériel (AVC, infarctus…). Les anticoagulants sont indiqués à titre préventif ou curatif ou les deux comme pour les héparines (en fonction des doses injectées et de la fréquence de leur administration) dans un nombre important de pathologies thromboemboliques aussi bien artérielles que veineuse.
Héparines et cancer
Certaines héparines de bas poids moléculaire ont obtenu l’AMM sur le long cours pour la prévention des risques d’hémostase liés à un cancer et peuvent dès lors être prescrites 6 mois, voire plus si nécessaire.
Des antidotes pour les AOD
Les AOD, qu’ils soient gatran (action sur la thrombine) ou xaban (inhibiteur du facteur Xa) n’avaient pas d’antidote. Ce qui posait des problèmes lors de la survenue d’une hémorragie sévère ou d’une intervention en urgence.
Deux antidotes ont été présentés en juin lors du congrès de la Société Internationale de Thrombose et Hémostase (ISTH), l’un spécifique au dabigatran, l’autre à l’ensemble des xabans. Pour le dabigatran, il s’agit d’un fragment d’anticorps spécifique capable d’inactiver le principe actif. Pour les xabans l’antidote consiste à injecter un facteur Xa recombinant.
Observance et AOD
Deux études observationnelles sur des patients prenant des AOD dans la « vraie vie?» ont été présentées lors du congrès de l’ISTH de cette année. La durée du traitement et le respect des posologies ont été étudiés avec un gatran sur une période de 3 ans en Nouvelle Zélande (Harper Pl et al). Le traitement a été poursuivi plus d’un an chez 55 % des patients. Alors que les patients étaient adhérents à leur traitement à 100 % le premier mois. Ils n’étaient que moins de la moitié à être resté observant 18 mois plus tard. Pour ce qui concerne un xaban, la persistance du traitement sur 12 mois était effective chez 88 % des patients (Beyer-Westendorf J et al.)
Sources : Jacqueline Conard Les AOD au Congrès de l’ISTH à Toronto, Juin 2015. (publié le 06/10/2015) http://www.gita-thrombose.org/data/ModuleGestionDeContenu/FlashActu/NACO/945.asp