Sur la base des résultats de l’enquête Openhealth présentés lors du colloque, il est évident que le pharmacien a l’opportunité d’entretenir son patient de sa future hospitalisation. Il est dés lors important qu’il puisse recueillir des informations importantes pour les autres acteurs de santé de ville et pour ses collègues hospitaliers. Il faut que ces informations soient qualifiées et documentées c’est-à-dire les plus complètes possibles.
Lors de notre colloque, les médecins présents ont avoué, que dans la plupart des cas, ils n’étaient pas informer de l’hospitalisation de leur patient. Ce qui est normal dans le cas d’une hospitalisation fortuite devient incompréhensible lorsque l’intervention est programmée. Il ne serait donc pas inutile que le pharmacien puisse, une fois informé par son patient, en faire bénéficier avec l’accord du patient le médecin traitant. Cette simple action pourrait favoriser la qualité de l’intervention et la vie du patient.
Anesthésie et traitement
Le pharmacien est la personne, la mieux placée pour rassembler la totalité des traitements pris par le patient. La simple édition du DP et sa communication par l’intermédiaire du patient à l’anesthésiste améliorera certainement la prise en charge et la qualité de l’anesthésie. Le débat a permis d’identifier une problématique concernant l’automédication et plus particulièrement la prise de compléments à base de plante par exemple. La connaissance des acteurs de soin de leur propre aveu était sur ce plan nécessairement à améliorer. En s’informant légitimement auprès du patient de ses pratiques d’automédication le pharmacien peut sécuriser l’acte anesthésique voire en simplifier la pratique et cela au bénéfice du patient. Il n’a pas été évoqué la prise d’alcool ou de produits illicites, bien que le sujet est bien évidemment son importance.
Face à la grande masse de sujets, il n’a été que trop rapidement évoqué la persistance de la qualité des traitements entre la ville et l’hôpital, et la difficulté des pharmacies hospitalières à délivrer tous les médicaments de ville.
Pour favoriser la prise en charge
Le pharmacien a aussi un rôle imminent de donneur d’alerte. Il peut détecter des facteurs de risque comme la dénutrition, la déshydratation, la perte d’autonomie ou les freins cognitifs ou plus simplement les incompréhensions des directives avant ou après l’hospitalisation.
La dénutrition est un facteur de risque majeur trop souvent lié à l’hospitalisation elle-même, mais peut être préexistante à celle-ci. Détecter une dénutrition est relativement simple. Il a été évoqué la mesure du poids trop peu pratiqué par les acteurs de ville et la possibilité de mettre au point des auto questionnaires simplifiés à partir de questionnaires déjà validés.
Des questions simples sur la pratique des mesures de base comme le poids ou la taille ou encore le tour de taille permettrait de détecter l’absence d’un suivi ou une perte de poids ou de taille ou a contrario un risque cardio-vasculaire. « Quand vous a-t-on pesé la dernière fois ? ». « Connaissez-vous votre tour de taille ? ». Il est à ajouter à cette liste déjà importante le risque de chute et les problèmes d’incontinence.
La création d’auto questionnaires simples est une tâche rapidement accessible et particulièrement utile.
Une méthodologie à appliquer
Afin de favoriser l’inter professionnalité, il est essentiel que chacune des professions identifie le cadre de sa compétence, le niveau de partage de celle-ci ou de capacité d’alerte. Il est de même essentiel qu’un consensus permette d’identifier pour chacun les domaines prioritaires de son action.